La trahison plus haute que le mensonge … Abîmées, les lumières. Arrêtées, les possibles civilisations … Interdites, les bâtis...
La trahison
plus haute que le mensonge …
Abîmées, les lumières.
Arrêtées, les possibles civilisations …
Interdites, les bâtisses
et sombres, les murs de révolutions …
S’en suit le viol de la liberté
aux noms si simples
des guerres voulues.
Aux marches fugitives
jusqu’aux frontières d’Orient.
Voici la Syrie et ses sœurs
à souffrir la trace assassine.
À l’exil des frères,
se dénonce le monde impuissant.
Les cœurs vont pleurer
là, aux déserts …
De grands oiseaux
sur les sables bruns
dessinent les nouvelles ombres
de la paix dépeinte
et si seule, au loin
des lumières épuisées.
Il se peut que les assassins
s’arrangent d’autres tranchées.
Là, si prêt des gorges
historiques des cris
de passion révoltée !
Au loin, des mirages
invisibles et secrets
comme si rien n’était.
Il y a un décor
aux silencieux murs
du monde.
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Rarement l’auteur de ce poème spécifie les lieux où se déroulent les événements dont il parle ou les personnes qui y prennent part, du fait que sa vision tente d’approcher l’âme humaine dans sa globalité et d’y creuser profondément pour mettre à nu le mal qui l’habite afin d’éclairer les causes du comportement nuisible de l’homme sur lui-même, sur son prochain et sur l’environnement.
Cette fois, il nomme expressément la Syrie et ses sœurs qui sont les autres pays arabes ayant subi des agressions( Irak – Libye –Tunisie- Egypte- Algérie – Yémen …) soit de la part des grandes puissances ( Irak – Libye ) soit émanant d’états arabes qui leur sont dépendants ( les autres su-citées ). Et la notion d’agression est la plus appropriée ici parce qu’elle constitue le noyau sémantique du texte et elle est composée donc de deux éléments formant une dualité: Agresseur/Agressé.
L’agresseur est responsable d’une série d’actes destructeurs ( abîmées, les lumières./arrêtées, les possibles civilisations/ viol de la liberté/ guerres voulues / trace assassine/ les assassins s’arrangent d’autres tranchées) et inhibiteurs (Interdites, les bâtisses). Quant à l’agressé, il est toujours en position de passivité (souffrir la trace assassine - Les cœurs vont pleurer là, aux déserts - des gorges historiques des cris de passion révoltée ). Mais ce qui semble tourmenter le poète le plus est l’indifférence du reste du monde qui pense que les malheurs sont ailleurs et qu’il s’en bat l’œil tant que sa tête est en sécurité ( au loin, des mirages invisibles et secrets comme si rien n’était/ il y a un décor aux silencieux murs du monde ).
Quant au style et comme d’habitude, il s‘appuie sur le pouvoir évocateur des mots grâce auquel le lecteur ou l’auditeur baigne dans une atmosphère magique formée de connotations et de métaphores inédites.
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