Il peine à oublier sa vie balayée, fauchée d’un revers de couperet prématurément abandonné sous la voûte céleste, lui, né simple mortel. Fr...
Il peine à oublier sa vie balayée, fauchée d’un revers de couperet prématurément abandonné sous la voûte céleste, lui, né simple mortel. Frêle messager du créateur, aux ailes écorchées d’innombrables démêlés, rumine la vengeance et chagrin à jamais pardonnés. Son âme esseulée traîne d’azur en brume, aux longs diurnes qui ne laissent aucun répit à son esprit meurtri. Dans l’ombre de la lune, il guette le roulement des nuits sur cette terre de souvenir aux plaisirs inassouvis.
Un rendez-vous, aux falaises ardues, pour y dissimuler cet amour incongru, aux regards désobligeants de manants malfaisants, qui ne sauraient comprendre, cet élan de passion troublante.
Le nez enfoui dans les cheveux de sa gracieuse, aux douces fragrances de sel, qui parsème son corps de déesse. Élégante et si désirable muse, étendue sous ce ciel bleu de Prusse, où le reflet fascinant de la lune écrue, dansait un ballet au miroir minéral frémissant, du souffle amoindri de Zéphyr, son amant de tout temps.
Mais, l’amour sur cette terre semble éphémère. En un soir, ou le ciel furieux, nourri de violents éclairs attisés par la jalousie d’Éole, d’immenses cumulus, aux lourdes teintes de plomb, se frayant un sinueux chemin entre les nuages suspendus au crépuscule.
Le bellâtre, vêtu d’un complet-veston, une rose blanche à la boutonnière, un solitaire dans son écrin pour s’unir à sa belle. En cette soirée de saint Valentin, sautillant le cœur léger de roche en roche, il perdit pied aux eaux noires éprises à l’orage qui lui fut ma foi fatal. Un funeste instant foudroyant, entre les bras de son aimante. Il ne lui reste d’elle, que le vague souvenir de ses grands yeux étoilés de larmes et son collier d’haliotis arraché à son cou au quantième de son trépas.
Il voudrait un saut de l’ange, pour retrouver sa sirène égarée entre terre et mer. Caresser ses saillantes pommettes, découvrir ce délicat corps aux écailles luisantes comme de la nacre, se métamorphoser en une admirable femme, avec pour seul témoin, la lune naissante d’argent.
Percher sur son observatoire, unique lieu d’espace, où l’horizon délimite une frontière invisible, Séraphin le sait, il ne pourra rejoindre sa belle qu’en ange déchu. Le suicide d’un ange, voilà une chose peu banale, et sans le moindre doute, grimpe sur le plus haut nuage, les bras en arc, il se jette en révérence. Un saut exécuté avec panache et noble grâce, un saut réprimé par cette atmosphère replète de piété, un final en piètre disgrâce.
La douleur effroyable éveille son esprit, l’œil hagard, il cherche dans la noirceur d’une nuit sans astre, le regard aimant d’une femme…
Mais de quelle femme son esprit semble-t-il s’émouvoir ? Ses souvenirs s’estompent, pour ouvrir une brèche, le long d’un discernement incertain. Son désir d’ange déchu, l’a conduit dans le cuisant précipice, pour y nourrir un calvaire. Il lui faudra monnayer le pardon d’un père tout-puissant, qui considère que l’amour est une pâmoison de l’âme, une mollesse de l’esprit qui anéantit tout bon jugement, des hauts cieux aux enfers sempiternels.
Un rendez-vous, aux falaises ardues, pour y dissimuler cet amour incongru, aux regards désobligeants de manants malfaisants, qui ne sauraient comprendre, cet élan de passion troublante.
Le nez enfoui dans les cheveux de sa gracieuse, aux douces fragrances de sel, qui parsème son corps de déesse. Élégante et si désirable muse, étendue sous ce ciel bleu de Prusse, où le reflet fascinant de la lune écrue, dansait un ballet au miroir minéral frémissant, du souffle amoindri de Zéphyr, son amant de tout temps.
Mais, l’amour sur cette terre semble éphémère. En un soir, ou le ciel furieux, nourri de violents éclairs attisés par la jalousie d’Éole, d’immenses cumulus, aux lourdes teintes de plomb, se frayant un sinueux chemin entre les nuages suspendus au crépuscule.
Le bellâtre, vêtu d’un complet-veston, une rose blanche à la boutonnière, un solitaire dans son écrin pour s’unir à sa belle. En cette soirée de saint Valentin, sautillant le cœur léger de roche en roche, il perdit pied aux eaux noires éprises à l’orage qui lui fut ma foi fatal. Un funeste instant foudroyant, entre les bras de son aimante. Il ne lui reste d’elle, que le vague souvenir de ses grands yeux étoilés de larmes et son collier d’haliotis arraché à son cou au quantième de son trépas.
Il voudrait un saut de l’ange, pour retrouver sa sirène égarée entre terre et mer. Caresser ses saillantes pommettes, découvrir ce délicat corps aux écailles luisantes comme de la nacre, se métamorphoser en une admirable femme, avec pour seul témoin, la lune naissante d’argent.
Percher sur son observatoire, unique lieu d’espace, où l’horizon délimite une frontière invisible, Séraphin le sait, il ne pourra rejoindre sa belle qu’en ange déchu. Le suicide d’un ange, voilà une chose peu banale, et sans le moindre doute, grimpe sur le plus haut nuage, les bras en arc, il se jette en révérence. Un saut exécuté avec panache et noble grâce, un saut réprimé par cette atmosphère replète de piété, un final en piètre disgrâce.
La douleur effroyable éveille son esprit, l’œil hagard, il cherche dans la noirceur d’une nuit sans astre, le regard aimant d’une femme…
Mais de quelle femme son esprit semble-t-il s’émouvoir ? Ses souvenirs s’estompent, pour ouvrir une brèche, le long d’un discernement incertain. Son désir d’ange déchu, l’a conduit dans le cuisant précipice, pour y nourrir un calvaire. Il lui faudra monnayer le pardon d’un père tout-puissant, qui considère que l’amour est une pâmoison de l’âme, une mollesse de l’esprit qui anéantit tout bon jugement, des hauts cieux aux enfers sempiternels.
Copyright © Cecile Zaffalone |
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