Ces fines gouttes de piano qui chantent aux carreaux Ce feu qui prend le ventre de silence et d'envie Comme un ouragan lançant...
Ces fines gouttes de piano qui chantent aux carreaux
Ce feu qui prend le ventre de silence et d'envie
Comme un ouragan lançant son cri en silence
Comme un ange enfantant tendrement de ses eaux
Chaque goutte d'eau bénite tombant ainsi du ciel
Offrant au regard pur cette vision éternelle
Comme une mélodie enflamme tous les cœurs
Rêves de féerie d’éden en son bonheur
Sur les courbes du temps en notes d'essentiel
Revenir un instant sur ces pleurs éternels
Ces quelques larmes d'amour que nous offre le ciel
Enfantant sur la terre des millions d'arc-en-ciel
Arc-en-ciel |
Tous droits réserves ® Judith PITUSSI
Deux clés, à savoir la sensibilité et la projection psychologique, nous paraissent efficaces pour bien lire ce nouveau texte de cette poétesse qui nous a habitués jusqu’ici à traiter les thèmes amoureux bien qu’elle n’ait été jamais loin dans ses écrits précédents du thème de la nature auquel elle consacre ce poème.
En effet dans le brossage de son état d’âme passionné et rêveur, elle a souvent recours à des comparants recueillis dans la nature, répondant probablement à des besoins pulsionnels qui trouvent leur satisfaction dans l’expression romantique. De ce fait, entre la nature en tant que moyen et en tant que sujet principal il n’y a qu’un pas, sans compter que ce passage n’exclut nullement une éventuelle réciprocité entre l’âme d’un ou d’une poète et la nature conformément à la loi du fameux phénomène de projection, comme nous le constatons dans ce poème où le fracas des gouttes de pluie sur les carreaux est reçue en même temps différemment : d’un côté comme un évènement effrayant et désagréable ( ouragan - ces pleurs éternels ) et de l’autre comme un fait doux et sublime (fines gouttes de piano - comme un ange enfantant tendrement de ses eaux - goutte d'eau bénite - comme une mélodie enflamme tous les cœurs - rêves de féerie d’éden…), une contradiction qui ne peut être expliquée que par une fragilité affective liée à une hypersensibilité émotionnelle. Ce qui n’est nullement étonnant chez une poétesse affectionnant les thèmes sentimentaux et lyriques.
Cependant, quel que soit la nature réelle de l’état d’âme dépeint dans le poème, celui-ci se distingue par l’image globale finement tissée et qui met en relation ciel et terre et les images partielles qui la composent et qui établissent des relations soit entre des éléments de la nature soit entre eux et l’âme de la poétesse .Un très beau poème révélant une sensibilité esthétique hors pair !
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