Pascal Perrot est né le 27 juin 1963 à Saint Mandé (France). 2000ème invité de la fameuse émission télévisée « Radioscopie » de Jacques Cha...
Pascal Perrot est né le 27 juin 1963 à Saint Mandé (France). 2000ème invité de la fameuse émission télévisée « Radioscopie » de Jacques Chancel à 13 ans pour ses poésies. Il est poète et performer .Conçoit et anime l’émission « Insurrection poétique ! » sur la télé libre «Ondes sans Frontières », dans laquelle il déclame également ses textes. « Insurrection poétique ! » sera également le nom d’un mouvement artistique, ainsi que de nombreuses manifestations collectives et one man show. Il a édité un recueil de nouvelles intitulé Le matin des magiciennes, Editions Phénix, Paris 1984. Sa poésie est incisive et pamphlétaire, en phase avec son époque mais non dénuée d’humour ni de tendresse entre ses frères humains.
Poème du jour : LES EMPATHIES ARTIFICIELLES |
On se scandalise on s'émeut
Au gré des infos sélectives
Et les bouches molles foisonnent
De solutions pulsionnelles
Suivant le flux des émotions
Leur partiale instabilité
Réponses qui mises en pratique
Signeraient des pactes de mort
Que je ploie sous le poids du sang
Et des larmes et des cadavres
Ne saurait modifier le sort
De ceux qui hurlent dans les ruines
Et paralyserait mes actes
Absorberait dans sa spirale
La mosaïque du présent
Et la lumière de l'ici
Si empathiquement souffrir
Était de quelque utilité
A désorganiser le mal
Et à démâter la blessure
Je m'écorcherais sans limites
Pour que de ce don la paix naisse …
Vain et vindicatif orgueil
Qui s'octroie le droit de mourir
D'être virtuellement en phase
Avec tous les agonisants
Sans jamais quitter le confort
De son propre chemin de vie !
L'Analyse : Le thème traité dans ce poème est, si je me rappelle bien et d’après mes lectures personnelles, exclusivement nouveau. Il s’agit de porter un regard critique sur l’attitude de l’intellectuel ou le petit bourgeois comme le qualifient les marxistes, face aux tragédies et aux atrocités dont sont victimes des centaines de milliers d’êtres humains dans certains coins du globe.
Cet intellectuel, installé en toute tranquillité dans le confort et loin de tout danger, se contente de se plaindre du sort de ces pauvres gens qui tombent chaque jour sous les balles de la civilisation moderne et de jeter au vent des solutions chimériques qui n’auront aucune suite (vain et vindicatif orgueil qui s'octroie le droit de mourir d'être virtuellement en phase avec tous les agonisants sans jamais quitter le confort de son propre chemin de vie ! ). Certains de cette catégorie d’intellectuels se plaisent même, sans doute sous l’effet d’un sentiment de culpabilité inconscient et collectif, à circuler sans arrêt, des pétitions pour condamner les agresseurs et soutenir les agressés. Et tout en étant convaincus de l’inefficacité de cette attitude, ils la justifient par une sorte de devoir moral auquel ne peut se soustraire aucun intellectuel digne de ce nom et de la possibilité s’influer sur l’opinion mondiale à laquelle les grandes puissances ne sont pas totalement indifférentes.
En tout cas, ce n’est pas l’avis du poète qui voit la question sous un autre angle. Poétiquement parlant – et c’est ce qui importe le plus ici – l’auteur a usé massivement, du début jusqu’à la fin de son texte, de l’hyperbole en amplifiant à l’extrême les expressions et les images par lesquelles il a exprimé son opinion (on se scandalise on s'émeut - signeraient des pactes de mort - je ploie sous le poids du sang et des larmes et des cadavres - hurlent dans les ruines - je m'écorcherais sans limites - ).
Enfin ,connaissant l’attitude négative du poète à l’égard de la critique et des critiques , je me contente de décrire brièvement ce poème sans émettre le moindre jugement sur sa valeur .
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