Ce vilain désherbe La cornette de la terre inerte Son enfant avance à petits pas Ses petits doigts pèlent Les cicatrices des ro...
Ce vilain désherbe
La cornette de la terre inerte
Son enfant avance à petits pas
Ses petits doigts pèlent
Les cicatrices des roseaux oiseux
Les oiseaux transpirent
Toutes les hautes tiges
Mitigent leurs racines
Brunes
Pour être l’Ombre
De ces fantômes ombrés
Mais…. !
A force de combattre l’éclat
Elles s’oublient
Ce vilain achève
Le compte des plantes
Saines
So marques de sympathie n enfant prolonge son songe
Bientôt
Le Trèfle enfantera
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Comme d’habitude, Wafae Abid nous invite à une randonnée dans l’un des endroits les plus insolites de son monde poétique étrange. Et l’endroit qu’elle nous propose, cette fois, est végétal (désherbe – roseaux – tiges – racines- plantes- Trèfle) mais animé, comme toujours, de la présence humaine (vilain- enfant- petits pas – doigts ). Et comme toujours aussi, les deux parties : la nature et l’être humain ne forment pas, dans son univers, un duo harmonieux , contrairement à ce qu’il devait être , du fait que l’Homme fait partie prenante de la nature mais plutôt un antagonisme qu’elle a exploite, ici, comme une dualité charnière sur laquelle elle a construit son poème tout entier. Et cette dualité explicite renvoie à une autre sous-entendue qui constitue, en réalité, le fond du message que l’auteure voudrait transmettre : nature agressée/Homme agresseur. Et cela se déduit du qualificatif principal péjoratif qu’elle attribue à cet agresseur (vilain : utilisé 2 fois ) et des marques de sympathie et de haute considération qu’elle manifeste à l’égard des plantes dont l’une des grandes vertus est qu’elles étendent leur ombre pour protéger les êtres vivants des rayons du soleil (plantes saines - toutes les hautes tiges mitigent leurs racines brunes pour être l’Ombre de ces fantômes ombrés-leTrèfle enfantera).
Cependant, si cette attitude n’est pas nouvelle, étant donné qu’elle est partagée par tous les défenseurs de l’environnement naturel, la manière de l’exprimer est, ici, inédite et en plus très subtile puisque la poétesse ne s’est pas contentée de personnifier les plantes dont elle parle mais elle s’est évertuée, tout au long du texte, à évoquer le plus grand nombre possible à connotations capables de suggérer le message à transmettre. Ce qui a doté le poème d’une texture hautement imagée.
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