Poème du jour : Martyrs Par : NWESLA BIYONG La volonté de défaire des impasses pousse La plume à dépasser ses plaintes en plantant...
Poème du jour : Martyrs
Par : NWESLA BIYONG
La volonté de défaire des impasses pousse
La plume à dépasser ses plaintes en plantant
Dans l’âme du vivre l’ivresse des visions vacives
Portant l’ombre loin de l’action lascive qu’impose sa nature
L’être mature a éloigné son pas des aires de rêverie
Le jour est une nuit où la cendre s’avère feu mouvant et bouffant
Couvant hérésie et armées en faction dans les entrailles d’ambitions sulfuriques
Se délectant d’exhalaisons cadavériques
La volonté de défaire des impasses pousse
L’artiste trempé dans l’art triste à tromper
Son humeur en peignant moins de cancers que de concerts
Des kystes aux côtes où l’inspiration jette dans les bras d’une bienfaisante naïade
Noyade dans d’autres vérités libératrices
Mourir sous les serres de nos causes fauves
Sans indulgence ni commisération
Défaire ces impasses qui paralysaient l’espoir têtu !
Analyse :
Cette voix poétique limpide , pure et sans fioritures bien qu’elle soit trempée profondément dans les couleurs de l’imagerie africaine pleine de nuances et de subtilités nous invite à réfléchir sur l’une des questions les plus irritantes de nos jour, à savoir l’attitude que doit adopter l’Homme d’aujourd’hui devant la dégradation continuelle de la situation politique, économique , sociale et sécuritaire dans le monde.
Si cette situation amène naturellement des intellectuels à consentir au pessimisme et à regarder le futur de l’humanité avec angoisse et appréhension, arguant la structure originelle de l’âme humaine définie par une tendance innée au mal et à l’agressivité, notre poète l’entend d’une autre oreille, en posant l’esprit combattif comme moyen, non seulement de faire face aux sources du mal qui ne cessent d’envenimer la vie sur terre mais de les éradiquer. Ce qui le place, si nous le voulons, entre l’optimisme philosophique leibnizien selon lequel notre monde est le meilleur possible, pour la simple raison qu’il a été créé par Dieu et le sartrisme qui prône l’engagement permanent pour défendre la liberté des autres.
Stylistiquement, le poème est presque totalement épuré des sens dénotatifs, au profit d’une poétisation hautement imagée. Bravo Nwesla ! Ton message est parvenu et ton style force l’admiration !
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