L’enfant : Un peu d’embruns Un peu de vent Discourir À coup de vague À l’âme Réciter Des fables À l’enfant En soi S’év...
L’enfant :
Un peu d’embruns
Un peu de vent
Discourir
À coup de vague
À l’âme
Réciter
Des fables
À l’enfant
En soi
S’évader
Avec la brise
Dans les marécages humides
Assécher le rivage
Rêver léger
Sans larmes sur le visage.
L’enfant © Francine Fortier Alberton |
Analyse :
Le propre de la vision enfantine du monde est de faire presque systématiquement et innocemment l’amalgame entre le réel et l’imaginaire. Et cette activité, inévitable à un moment donné du développement de l’enfant, s’explique par le processus au biais duquel se forge progressivement son dispositif cognitif qui atteindra sa forme finale par la domination de la réflexion logique sans effacer totalement le rôle de l’imagination. Partant de cette spécificité psychique de l’enfant , la poétesse s’est mise à interpréter les détails que le peintre a tenu à rendre perceptibles que ce soit dans les traits de l’enfant ou dans le cadre au milieu duquel il se trouve , passant du visuel aux dimensions abstraites qui se rapportent toutes à la psychologie de l’enfants , créant de la sorte par le biais des mots une sorte de tableau mental englobant ce que perçoit l’observateur à l’œil nu dans le tableau réel et ce qu’il peut y ajouter en interrogeant les détails significatifs.
Le style utilisé est fortement influencé par la technique picturale et notamment l’usage de petites touches juxtaposées de couleurs qu’on voit traduit ici par l’accumulation d’images partielles dans des phrases se suivant selon le procédé de l’asyndète ( suppression des conjonctions de coordinations) nous gratifiant ainsi d’un régal supplémentaire en plus du régal pictural initial. Une très bonne mention !
COMMENTAIRES