Poème du jour : Amour cristal Par : Patricia Royet Je me rappelle de cette nuit, La chaleur de l'été étouffait, La maison qui...
Poème du jour : Amour cristal
Par : Patricia Royet
Je me rappelle de cette nuit,
La chaleur de l'été étouffait,
La maison qui dormait,
Il faisait très chaud,
Je me suis levée,
Pour boire un peu d'eau,
Maman n'était pas encore couchée,
Elle était assise,
Sur le bord de la fenêtre,
Alors je n'ai pas fait de bruit,
J'ai juste observé sa silhouette,
Et les étoiles,
Qui effleuraient ses grands cheveux, bruns,
Qu'elle repoussait sur ses épaules avec ses mains,
Je me rappelle de cette nuit,
Encore petite fille,
Comme si c'était hier,
Que la lune peignait,
Sur les joues de ma mère,
Des cristaux de larmes d'amour,
Qui s'endormaient sur ses genoux en prière,
Et parfois encore, Maman,
Je rêve de cette nuit,
Et de tes yeux,
Qui parlaient en gouttes de pluie.
Tout droits réservés © Patricia Royet
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Analyse & Commentaire :
Patricia Royet représente avec un certain nombre de poètes de notre groupe la poésie spontanée, telle qu’elle est à l’état naturel, en dehors de toute recherche académique, sachant que « le poétique » se définit comme un fait ou un objet ou une idée insolite et que ce phénomène, bien que rare, se rencontre partout autour de nous même dans notre environnement spatial ou social. Et si plusieurs hommes communs peuvent le détecter, seul le poète est capable de l’exprimer esthétiquement sous une forme linguistique belle et fascinante.
Dans le poème ci-haut, par exemple, l’écart consiste en ce petit spectacle émouvant de la mère assise, tard dans la nuit près de la fenêtre, les yeux en pleurs, un spectacle qu’on ne voit pas tous les jours et c’est pour cela qu’il est resté gravé au fond de la mémoire de la poétesse depuis sa première enfance. Et pour lui donner plus d’éclat, l’auteure l’a placé dans une ambiance romantique, en mettant la mère triste, apparemment vivant une histoire amoureuse douloureuse, dans une ambiance romantique ( les étoiles, effleuraient ses grands cheveux, bruns, la lune peignait, sur les joues de ma mère, des cristaux de larmes d'amour ).
Ceci peut être considéré comme le principal élément beau dans le texte à côté de sa narrativisation bien menée et de sa métaphorisation attrayante dans certains passages. Mais, d'un autre côté, le poème retient le lecteur par la profonde dimension humaine qui se dégage de la scène décrite et la charge émotionnelle dont elle est porteuse. Et là, l’interprétation peut aller dans des directions différentes. Ce qui donne au texte un attrait supplémentaire.
Un poème simple mais du genre dit "facile inaccessible".Bravo Patricia !
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