Poème du jour : Tulipe Par : Wafae Abid La silhouette d’une Tulipe Fléchit sous les lames de l’Adieu Son écharpe nuancée ...
Poème du jour : Tulipe
La silhouette d’une Tulipe
Fléchit sous les lames de l’Adieu
Son écharpe nuancée
Protège les creux de son corps
Sa conscience trouée
Insouciantes
Les bribes des ombres
Parcourent les escaliers
Leurs balbutiements serrent
La poudre mouillée du sol
Quelle est la vertu de l'eau
Devant une chair rude
Une métaphore ineffable
La mort...!
Le cadavre muet
Murmure le refrain de la Mariée
Le démon des fausses joies
Vole les roses qui dosent
Commençons notre commentaire d’aujourd’hui par souhaiter à notre poétesse tous nos vœux de bonheur à l’occasion de son mariage puis entrons tout de suite dans le vif du sujet. Comme tous les poèmes précédents de cette auteure (Fantômes ombrés, Réincarnation...), celui-ci se distingue par la condensation extrême des sens, résultant de réduction de la quantité verbale au profit des connotations et des sens seconds.
Cette stratégie stylistique a permis de générer délibérément un texte ambivalent qui se prête à de différentes interprétations dont deux qui semblent les plus proches de la vérité, si vérité y est. Roland Barthes n’a-t-il pas, en effet, récusé dans son fameux ouvrage Critique et vérité l’existence de vérités dans un texte littéraire ? La lecture de ce poème va , à notre avis, et sans prendre en considération que ce que dit le texte, dans deux directions possibles : la première est qu’il y s’agit d’une tulipe réelle que l’auteure aurait personnifiée dans un but métaphorique pur, tandis que la seconde est que la tulipe n’est qu’un comparant dont le comparé est une personne de sexe féminin (écharpe nuancée- son corps- sa conscience). Et c’est dans cette ambiguïté que réside tout le charme du poème, car quel que soit le sens que tu choisis, tu rencontres, au fur et à mesure que tu avances, une floraison d’images qui se succèdent jusqu’à l’ultime vers et dont aucune ne contredit ton interprétation de départ. Ceci concerne la construction globale du texte.
Quant au niveau des détails, les connotations qui grouillent à chaque pas suscitent un flot d’émotions contradictoires :d’un côté une sensation triste ou macabre (les lames de l’Adieu - fausses joies- la mort - le cadavre - le démon vole les roses ) et de l’autre une impression de sécurité et de confiance (son écharpe nuancée protège les creux de son corps - murmure le refrain de la Mariée ).
Sur le plan du rythme, la poétesse a misé, dès le début, sur la rythme interne par l’usage de l’asyndète en évitant toute conjonction de coordination, ce qui a écarté tout besoin de rimer les vers. Un poème concis et hautement poétisé. Bravo Wafae !
Cette stratégie stylistique a permis de générer délibérément un texte ambivalent qui se prête à de différentes interprétations dont deux qui semblent les plus proches de la vérité, si vérité y est. Roland Barthes n’a-t-il pas, en effet, récusé dans son fameux ouvrage Critique et vérité l’existence de vérités dans un texte littéraire ? La lecture de ce poème va , à notre avis, et sans prendre en considération que ce que dit le texte, dans deux directions possibles : la première est qu’il y s’agit d’une tulipe réelle que l’auteure aurait personnifiée dans un but métaphorique pur, tandis que la seconde est que la tulipe n’est qu’un comparant dont le comparé est une personne de sexe féminin (écharpe nuancée- son corps- sa conscience). Et c’est dans cette ambiguïté que réside tout le charme du poème, car quel que soit le sens que tu choisis, tu rencontres, au fur et à mesure que tu avances, une floraison d’images qui se succèdent jusqu’à l’ultime vers et dont aucune ne contredit ton interprétation de départ. Ceci concerne la construction globale du texte.
Quant au niveau des détails, les connotations qui grouillent à chaque pas suscitent un flot d’émotions contradictoires :d’un côté une sensation triste ou macabre (les lames de l’Adieu - fausses joies- la mort - le cadavre - le démon vole les roses ) et de l’autre une impression de sécurité et de confiance (son écharpe nuancée protège les creux de son corps - murmure le refrain de la Mariée ).
Sur le plan du rythme, la poétesse a misé, dès le début, sur la rythme interne par l’usage de l’asyndète en évitant toute conjonction de coordination, ce qui a écarté tout besoin de rimer les vers. Un poème concis et hautement poétisé. Bravo Wafae !
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