Cette rubrique liste les plus beaux poèmes du poète, écrivain et philosophe François Marie Arouet, dit Voltaire.
Poète, écrivain et philosophe français, François Marie Arouet, dit Voltaire a marqué notre histoire littéraire au XVIIIe s. Poète français né le 21 novembre 1694 à Paris où il meurt le 30 mai 1778.
Poèmes et poésie de François Marie Arouet, dit Voltaire :
Les plus beaux textes attribués à Voltaire | Poète français (1694 - 1778) |
1. A Madame du Châtelet
Voltaire (1694 - 1778)
Recueil - Poésies diverses de Voltaire
Si vous voulez que j'aime encore,
Rendez-moi l'âge des amours ;
Au crépuscule de mes jours
Rejoignez, s'il se peut, l'aurore.
Des beaux lieux où le dieu du vin
Avec l'Amour tient son empire,
Le Temps, qui me prend par la main,
M'avertit que je me retire.
De son inflexible rigueur
Tirons au moins quelque avantage.
Qui n'a pas l'esprit de son âge,
De son âge a tout le malheur.
Laissons à la belle jeunesse
Ses folâtres emportements.
Nous ne vivons que deux moments :
Qu'il en soit un pour la sagesse.
Quoi ! pour toujours vous me fuyez,
Tendresse, illusion, folie,
Dons du ciel, qui me consoliez
Des amertumes de la vie !
On meurt deux fois, je le vois bien :
Cesser d'aimer et d'être aimable,
C'est une mort insupportable ;
Cesser de vivre, ce n'est rien. "
Ainsi je déplorais la perte
Des erreurs de mes premiers ans ;
Et mon âme, aux désirs ouverte,
Regrettait ses égarements.
Du ciel alors daignant descendre,
L'Amitié vint à mon secours ;
Elle était peut-être aussi tendre,
Mais moins vive que les Amours.
Touché de sa beauté nouvelle,
Et de sa lumière éclairé,
Je la suivis; mais je pleurai
De ne pouvoir plus suivre qu'elle.
2. A Madame Lullin :
Voltaire (1694 - 1778)
Recueil - Poésies diverses de Voltaire
Hé quoi ! vous êtes étonnée
Qu'au bout de quatre-vingts hivers,
Ma Muse faible et surannée
Puisse encor fredonner des vers ?
Quelquefois un peu de verdure
Rit sous les glaçons de nos champs ;
Elle console la nature,
Mais elle sèche en peu de temps.
Un oiseau peut se faire entendre
Après la saison des beaux jours ;
Mais sa voix n'a plus rien de tendre,
Il ne chante plus ses amours.
Ainsi je touche encor ma lyre
Qui n'obéit plus à mes doigts ;
Ainsi j'essaie encor ma voix
Au moment même qu'elle expire.
"Je veux dans mes derniers adieux,
Disait Tibulle à son amante,
Attacher mes yeux sur tes yeux,
Te presser de ma main mourante."
Mais quand on sent qu'on va passer,
Quand l'âme fuit avec la vie,
A-t-on des yeux pour voir Délie,
Et des mains pour la caresser ?
Dans ce moment chacun oublie
Tout ce qu'il a fait en santé.
Quel mortel s'est jamais flatté
D'un rendez-vous à l'agonie ?
Délie elle-même, à son tour,
S'en va dans la nuit éternelle,
En oubliant qu'elle fut belle,
Et qu'elle a vécu pour l'amour.
Nous naissons, nous vivons, bergère,
Nous mourons sans savoir comment ;
Chacun est parti du néant :
Où va-t-il ?... Dieu le sait, ma chère.
3. A Madame De Saint-Julien :
Voltaire (1694 - 1778)
Recueil - Poésies diverses
Des contraires bel assemblage,
Vous qui, sous l'air d'un papillon,
Vachez les sentiments d'un sage,
Revolez de mon ermitage
A votre brillant tourbillon ;
Allez chercher l'illusion,
Compagne heureuse du bel âge ;
Que votre imagination,
Toujours forte, toujours légère,
Entre Boufflers et Voisenon
Répande cent traits de lumière ;
Que Diane, que les amours,
Partagent vos nuits et vos jours.
S'il vous reste en ce train de vie,
Dans un temps si bien employé,
Quelques moments pour l'amitié,
Ne m'oubliez pas, je vous prie ;
J'aurais encor la fantaisie
D'être au nombre de vos amants :
Je cède ces honneurs charmants
Aux doyens de l'académie.
Mais quand j'aurai quatre-vingts ans,
Je prétends de ces jeunes gens
Surpasser la galanterie,
S'ils me passent en beaux talents.
Ces petits vers froids et coulants
Sentent un peu la décadence :
On m'assure qu'en plus d'un sens
Il en est tout de même en France.
Le bon temps reviendra, je pense ;
Et j'ai la plus ferme espérance
Dans un de messieurs vos parents.
4. A Madame la maréchale De Villars :
Voltaire (1694 - 1778)
Recueil - Poésies diverses.
Divinité que le ciel fit pour plaire,
Vous qu'il orna des charmes les plus doux,
Vous que l'amour prend toujours pour sa mère,
Quoiqu'il sait bien que Mars est votre époux ;
Qu'avec regret je me vois loin de vous !
Et quand Sully quittera ce rivage,
Où je devrais, solitaire et sauvage,
Loin de vos yeux vivre jusqu'au cercueil,
Qu'avec plaisir, peut-être trop peu sage,
J'irai chez vous, sur les bords de l'Arcueil,
Vous adresser mes voeux et mon hommage !
C'est là que je dirai tout ce que vos beautés
Inspirent de tendresse à ma muse éperdue :
Les arbres de Villars en seront enchantés,
Mais vous n'en serez point émue.
N'importe : c'est assez pour moi de votre vue,
Et je suis trop heureux si jamais l'univers
Peut apprendre un jour dans mes vers
Combien pour vos amis vous êtes adorable,
Combien vous haïssez les manéges des cours,
Vos bontés, vos vertus, ce charme inexprimable
Qui, comme dans vos yeux, règne en tous vos discours.
L'avenir quelque jour, en lisant cet ouvrage,
Puisqu'il est fait pour vous, en chérira les traits :
Cet auteur, dira-t-on, qui peignit tant d'attraits,
N'eut jamais d'eux pour son partage
Que de petits soupers où l'on buvait très-frais ;
super j'ai adoré toutes ses possibilités de chois de poèmes
RépondreSupprimermoi aussi pour l ecole
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