Poèmes d'Automne : Quand la Mélancolie Rencontre la Beauté Éphémère

Sélection de poèmes d'automne mêlant mélancolie et beauté, illustrant la transformation de la nature et des émotions à travers des vers envoûtants.

L’automne, cette saison de transition, inspire depuis des siècles les poètes. À travers ses teintes chaudes et ses journées fraîches, elle symbolise le changement, la mélancolie, mais aussi l’espoir. Les poèmes de ce recueil nous guident dans une exploration sensorielle, où la nature, comme nos émotions, se transforment.

Poèmes et poésie sur l'automne

Poèmes et Poésie sur l'Automne : Un Voyage entre Mélancolie et Renaissance

Poème sur l'automne : Victor Hugo

Après-midi d'automne

Ce poème capture la douceur d'une journée d'automne, où le temps semble suspendu. Il explore l'inertie d'une journée ordinaire et le regret d'une sortie manquée, tout en offrant un reflet de la nostalgie typique de cette saison.

Ce fût une journée ordinaire,

Sans rien d'extraordinaire,

Généreusement ensoleillé,

Après une matinée embrumée.

J'ai regardé cent fois par la fenêtre,

M'ennuyant sans que cela ne puisse paraitre,

Et à aucun moment je ne suis sorti dehors,

Ce soir, j'ai malgré tout quelques remords !

Demain, le soleil sera peut-être au rendez-vous,

je pense ne pas resté enfermé comme un fou,

Il est vrai que j'ai beaucoup écrit,

Me privant d'une agréable sortie.

© Hubert Mordain.

Après ce calme contemplatif, "Attente en automne" nous invite à méditer sur la beauté éphémère de la nature et sur les mystères que chaque feuille morte emporte avec elle.

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Attente en automne

La saison devient alors un miroir des sentiments humains. L’espoir et la mélancolie se mêlent dans ce poème, évoquant une attente presque philosophique sur le renouveau, aussi bien des sentiments que de la nature.

L'automne est là, le vent frais parcourt les feuillages.

Les arbres, majestés déchues, prennent de l'âge.

Ici une feuille virevolte, s'évade

Et retombe dans une joyeuse cascade.

Ombres fluettes aux nombreuses et variées teintes,

Elles sont tout comme la nature, éteintes.

Je m'approche alors, foulant le sol mollasson,

Tout en méditant sur la présente saison.

Soudain je comprends avec émerveillement

Que toute mélancolie est sans fondement.

Quoiqu'il arrive même après un long hiver,

Toute feuille reviendra sur sa branche, fière.

Avec mes sentiments pour elle il va de même,

Tout cet amour vain alloué à ma belle reine

Sera un beau jour enfin, très certainement,

Au-delà de toute espérance, florissant.

© Anthony Chiffot

Poème sur l'automne : Charles Baudelaire

Ce moment suspendu dans le temps nous conduit ensuite à "Automne", où la nature devient complice de la tristesse et des tourments intérieurs.

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Automne

Ce poème traduit une vision plus sombre de l’automne. Ici, la nature semble être le théâtre des émotions humaines, et les démons intérieurs se cachent sous le voile brumeux de cette saison.

Le vent pleure dans le creux de mon cou

Et les nuages tendent leurs filets ;

Je sens qu'il vient, son ombre défilée

Sur nos crânes qui reçoivent ses coups.

Le soleil n'apparaît que par à-coups,

Donnant un peu de chaleur effilée :

Maigre joie face au froid, enfilé

Comme une sangsue autour de nos cous.

La pluie mouille mes joies et rallumant

Dans mon âme un désespoir fumant

Fait de mon cœur une toile de larmes.

Ô démons voilés, cachés dans la brume,

Vous submergez mon cœur de vos alarmes !

Je sens qu'Automne vient, et qu'il nous hume.

© Benoît Lafaye

De cette mélancolie naît la transformation. Le poème suivant, "Automne" de Bruno Alexandre, évoque cette lutte entre vie et mort à travers des images vibrantes de la nature.

Automne avancé

La nature dans ce poème est à la fois puissante et fragile. Les éléments semblent vibrer entre la vie et la disparition. La complexité des images peint un tableau automnal où tout est sur le point de basculer.

À l’automne avancé

La charmille ne veut s’en laisser compter

Dans la brise ses feuillages marcescents

Bruissent comme papier d’argent.

Dans leurs sarments rouges et or

Mille yeux en grappes noires

Pompent la dernière sève.

Ivre d’une goutte d’eau

La petite bestiole

Ne sait pas que le temps s’étiole.

Le pic-vert toujours aussi indécent

A des hululements de chouette

Comme s’il s’était piqué la langue.

La noble symphorine

S’est décorée de perles de nacre.

Le merle frénétique du bec

Brasse la litière comme un fou.

La grive draine tout en pointillés

Martèle son petit gris.

L’aster se prostitue avec les abeilles,

Les rend ivres de pollen.

Dans la chevelure à terre

Des feuillus en déroute

Le géotrupe éboueur

Clinquant dans son métal violet

Taraude sa bouse succulente…

………

Imperturbable s'embrume le refrain

En sanglots du ruisseau des aulnes,

Il murmure aux nénuphars jaunes

L'immortelle rengaine des humains:

Le regret des printemps

Ou la promesse des vendanges

Les pétales fanés

Ou le fruit mûri

Toujours l'épée du temps

La nature et l'insignifiance

L'obsession d'Héraclite

Le doute de Pyrrhon

Le primat de l'apparence

Le destin d'ignorance

L'être et le néant.

© Bruno Alexandre

Après cette tempête intérieure, "Automne couleur de feu" illumine la saison avec des couleurs vives, symbolisant à la fois la passion et l’intensité.

Automne couleur de feu

Ce poème mêle amour et nature automnale dans une harmonie sensuelle. Les couleurs de l’automne deviennent métaphores des émotions humaines, créant un paysage à la fois doux et enflammé.

J’ai plongé mon regard dans un océan bleu

Effleuré de ma main l’ovale d’un visage

Repoussé doucement une mèche de cheveux

Qui un peu comme toi ne semblait pas très sage

Toi tu me contemplais de cette mine gourmande

Que je connaissais bien et qui me transcendait

Dans tes yeux il y avait une telle demande

Que nul autre que toi, ne pouvait exister

Alors j’ai capturé dans un très long baiser

Toutes ses phrases merveilleuses s’échappant de ton cœur

Tels des gants de velours tes mains me caressaient

Chaque partie de mon corps devenait île de bonheur

Nous nous sommes échoués comme la vague mourante

Sur cette plage d’amour épuisés et heureux

Le ciel qui rougissait à cette nuit naissante

Donnait à cet automne ses tons couleur de feu

© Laudith

Le poème suivant, "Automne humain", nous fait basculer dans une réflexion plus philosophique, où l’automne symbolise les luttes et les errances intérieures.

Automne humain

Ce poème aborde l’automne sous un angle introspectif. Il représente le poids des épreuves humaines, entre désillusion et quête de sens. Les images d’ombre et de silence reflètent une lutte intérieure avec le passage du temps.

J'entends le désarroi de l'instant, le mot ROMPU

Entendre le cri des verres brisés se répandre

Dans le creux des oreilles abîmées s'étendre

Aux confins des neurones chavirés et attendre

Le repos du silence, du sommeil pour entendre

Les mots de réconfort qui annoncent, engendre

La délivrance possible des brûlures à descendre

Dans le puits générateur des turbulences à fendre.

J'entends le désarroi de l'instant, le mot CENDRE !

Elle est magistrale, et s'enlaidit dans les rues,

Infiltrée dans les moindres recoins, telle une crue

Elle recouvre l'humain de l'extravagance, d'une figure

Fantomatique, le renferme dans une coquille d'indifférence

Devient un inconnu parcourant son monde en errance !

Recouvert de cet ombre, il parle de cette sombre parure

Qui s'accomplit dans son acte de souffrance qui dure.

J'entends le désarroi de l'instant, le mot PERDU

2001 © Max-Louis Marcetteau

Après cette réflexion profonde, "Avec les mots du jour" nous rappelle que malgré le froid automnal, la poésie peut être une source de chaleur.

Avec les mots du jour

Ce poème nous plonge dans une atmosphère glacée où les mots deviennent un refuge. Malgré la froideur de l’automne, il reste une lueur d’espoir dans les gestes simples et les mots du quotidien.

L’automne est froid

Cette année.

Même les bouleaux

Ne chantent plus.

L’eau qui coule

Entre les doigts

Se transforme en glaçon.

Les oiseaux portent déjà

Du givre sur les ailes

Et leurs habits d’hiver

Ralentissent le vol.

Entre une vague et l’autre

Le fleuve se renie

Et recule d’un pas.

De son doigt d’aubépine

Le temps laisse une écharde

Sur la moindre caresse.

À défaut d’espérance

Il faudra se chauffer

Avec les mots du jour.

Nov.2004 © Jean-Marc La Frenière

L’automne, à travers ces poèmes, se dévoile comme une saison aux multiples facettes. À la fois mélancolique et lumineuse, elle incarne la transformation, non seulement de la nature, mais aussi de l'âme humaine. Chaque poème offre une nouvelle perspective, nous invitant à réfléchir à notre propre rapport au temps qui passe.

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Poèmes et mélancolie d’automne : un voyage poétique

L'automne, saison de déclin, est souvent associée à la mélancolie et à la tristesse. Les poèmes de cette section capturent l'essence de cette période où la nature se fane, reflétant des sentiments d'abandon et de réflexion sur la fugacité de la vie.

Automne

Les tourments intérieurs et le souvenir douloureux du passé se mêlent aux tourbillons des feuilles d'automne, dans une contemplation mélancolique.

Les feuilles tourbillonnent

Mon cœur cogne

Se heurte aux heures mortes

Mon âme frisonne

Sous ce vent d'automne

Le passé comme une déchirure

S'éloigne et devient torture

Regrets fatigués, oubliés, dissolus

Je me suis fait une raison

Rien ne sera plus comme avant

Ne reste que la tristesse

Pour moi, forme de tendresse

Mélancolie retrouvée

Mes rêves quant à eux

Sont torturés

Je n'ai plus ma place nulle part

Je m'abandonne quelque part

Le temps d'une larme, d'un murmure

Prisonnière entre quatre murs

La vie n'est que blessure

© Estel Fogo

Automne des mélancolies

Ce poème explore la mélancolie profonde liée à l'arrivée de l'hiver, où la nature, telle une métaphore de l'âme humaine, entre dans un déclin inévitable.

Livide de l'outrance ombreuse de l'hiver,

Ton cri étreint mes mains mauves de leurs folies,

Feux chavirés de peau et d'eau dépressionnaires.

L'arche des soleils morts englacent les pelouses,

Dans la fumée verdure aux herbes dérisoires,

Le temps des griseries rugit des flaques rouges

En ruisselets salés comme des pourrissoirs.

Et cet enfant de fièvre aux écorces de brume,

Vagabond délirant des jardins morfondus,

Perclus des voluptés herbues qui le parfument

Et l'ondulent bouclés comme des impromptus.

Des bouquets des mouroirs ruissellent des collines

La cascade brillance en crevasse agonie,

De tristesses velues, j'ai le coeur en ravines

Dont des touffes d'oiseaux signalent l'agonie.

Laisse-moi respirer les ombelles roussies

Dans le nacre sacré de la vie qui se meurt

Les feuilles tombent, tombent et recouvrent la Nuit,

Amoureuse éperdue de l'Exterminateur

© Franz Seguin

Automne intérieur

L'automne devient une métaphore pour le deuil intérieur et la lente perte d'énergie, tandis que l'âme cherche à survivre dans l'attente du printemps.

L’automne est arrivé au pas de ta porte

Dans ton jardin secret quelques feuilles sont mortes

Et ton ciel est si bas qu’il courbe tes épaules

Que la brume entoure telle une étole

Les cernes sous tes yeux sont un peu plus marquées

Puis les plis de ta bouche se sont accentués

Tu voudrais oublier toutes les phrases qu’il t’a dites

Ces phrases qui donnent froid comme le fait le granit

Et doucement ton cœur s’est mis à se flétrir

Tu avais l’impression que tu allais mourir

Une partie de toi s’évapore lentement

L’autre partie résiste pour revoir le printemps

© Laudith

Poèmes célébrant la beauté automnale

L’automne, bien que souvent associé à la mélancolie, est aussi un symbole de beauté, comme ces poèmes qui capturent les teintes dorées et la lumière apaisante de cette saison.

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A Dame Nature (en vers et à l'automne)

De la brume matinale aux feuilles rousses, ce poème célèbre la splendeur naturelle de l’automne, à travers des images captivantes et des descriptions saisissantes.

C'est de ma mansarde

en ce jour de fin d'été

que je te regarde ! Nature enchantée.

Astre aux matins mornes

rouge dans un ciel de feu

revoici l'automne

caresse mes yeux.

J'aime tes réveils

quand la brume a déposé !

ces larmes de ciel

perles de rosée.

Enfin ranimé

le zéphyr d'un souffle doux

vient pour caresser

tes feuillages roux.

Nue d'ouate grise

gomme dans le ciel troublé

la pâleur exquise

d'une fin d'été.

Madame Nature

de septembre s'est vêtue

sa douce parure

apaise ma vue.

© Gérard Sandipoete

À l’automne des jours

Dans ce poème, l’automne devient une réflexion sur l’amour et le temps qui passe, entre beauté éphémère et promesses de renouveau.

M’aimerez-vous toujours à la veillée du jour

Quand l’automne venue vendra son âme vieille

Au soleil pâlissant des saisons en sommeil

Qui blanchit les cheveux et ride les atours ?

Me lirez-vous encor, au jardin de Ronsard,

L’éphémère beauté de Mignonne la Rose,

Le sourire charmeur et le regard qui ose,

Votre main dans la mienne, m’invitant au départ ?

Me direz-vous encor le secret de mes yeux

Le soir à la chandelle comme au printemps, jadis,

Sous les rayons de lune à la lueur complice

Où, ivre d’infini, vous buviez mes aveux ?

M’aimerez-vous toujours à l’horizon du jour

Quand la mort, à jamais, me volera vos bras

M’emportera là-bas dans le froid de ses draps

Vous laissant le silence à l’écho sans retour ?

Faites-moi le serment de retenir vos pleurs

Quand le bel oiseau blanc me prendra dans ses ailes

Pour m’emmener dormir aux neiges éternelles,

Au plus près des étoiles, votre coeur sur mon coeur.

Entendez-vous le vent aux murmures d’automne ?

Il fait très doux ce soir au jardin des saisons…

Dites-moi, mon amour, d’où viennent ces frissons ?

Prenez-moi dans vos bras que je m’y abandonne.

04/2004 © Moun

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Automne & renaissance

Bien que souvent perçue comme une saison de déclin, l’automne peut aussi symboliser la renaissance, la transformation, et l’espoir d’un nouveau départ.

À toi qui m’appelles 'ton automne'

Ce poème explore la métaphore de l’automne comme un moment de réflexion sur l’amour et la vie, où la nature et les émotions se rejoignent dans une symphonie subtile de renaissance.

Nées de la rosée matinale, semblables comme sœurs,

Balancées par la brise, majestueuses et fraîches,

Elles ondulaient lascives, appelant les danseurs ;

Ces soleils éclatants nés de la saison séche .

Comme celles de mon cœur, j'en ai dénombré dix

Elles avaient les couleurs et les tons du passé ;

Que sont-elles devenues, ces belles de jadis,

Qui ne disaient " jamais" sans ajouter assez.

En regardant ces roses, je pense à mes amours,

Que j'ai glanés partout, de par le vaste monde ;

Maintenant que m'est compté le moindre de mes jours,

Je ricoche, mais bien sur ,je finirai dans l'onde .

Et oui !...il faut l'admettre , ici tout n'a qu'un temps,

Sont devenus bien ternes mes assauts éclatants ,

Ils s'éffritent, se diluent, deviennent inéffables ;

A défaut d'une histoire , deviendrais-je une fable .

© Jean Rossin

Les poèmes réunis ici nous rappellent que l’automne, bien que souvent lié à la tristesse et à la mélancolie, est aussi une source inépuisable de réflexion, de beauté et de renouveau. À travers leurs vers, ces auteurs capturent les nuances subtiles de cette saison, nous invitant à regarder au-delà de la chute des feuilles et à trouver un sens caché dans chaque brise fraîche qui passe.

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